Le point sur l’insonorisation ou l’isolation phonique de la maison

L’insonorisation ou l’isolation phonique d’une maison est nécessaire pour se protéger du bruit ambiant et des bruits de son entourage ou de son voisinage. C’est ainsi que, la nouvelle réglementation acoustique ou NRA, mise en place, définit les performances minimales que doit posséder logement, dans ce sens. En construction neuve, elle impose des normes à respecter pour correspondre aux indices européens. En matière de rénovation, même si aucune réglementation n’est imposée, il est aussi conseillé de se rapprocher au mieux des niveaux demandés pour la construction neuve. Ci-après, quelques seuils d’isolation acoustique à ne pas dépasser :

• Le bruit aérien intérieur généré par la discussion ou les bruits de la télévision, par exemple, est de 53 dB.
• Le son d’impact généré par les talons de chaussures ou les chocs sur le sol, par exemple, est de 58 dB.
• Le brouhaha aérien extérieur qu’on peut entendre dans la rue ou généré par les voitures, par exemple, est de 30 dB.

Les principes de l’insonorisation d’une maison

Dans la pratique, l’isolation phonique consiste au traitement de la transmission des bruits via l’absorption des ondes sonores. Elle possède un double impact, car elle vise la protection de l’habitation contre les bruits extérieurs et en même temps de permettre d’éviter aux bruits intérieurs de se répandre à l’extérieur. Il existe quelques principes de base de l’isolation acoustique, à savoir :

La loi de masse

C’est le principe du « plus c’est lourd, plus ça isole ». La loi de masse sous-entend qu’une cloison fabriquée à partir d’un matériau lourd isolera plus du bruit qu’une cloison plus légère. Il n’est même pas utile de démontrer qu’une cloison en béton aura un meilleur effet d’isolation qu’une cloison en plâtre.

La loi masse-ressort-masse

Ce principe concerne l’effet apporté par la combinaison de plusieurs matériaux. Ainsi, il se base sur l’utilisation des parois doubles comme les plaques de plâtre ou la cloison en briques séparées par un « ressort ». Ce dernier désigne un matériau absorbant constitué, à titre d’exemple, de la laine minérale et de l’air. Le bruit atterrit sur la première masse pour être amorti par le ressort avant de se propager plus faiblement jusqu’à la seconde masse.

La loi d’étanchéité

Elle se base sur le principe « là où l’air peut passer, le bruit l’est également ». De façon évidente, les ouvertures, les portes et les fenêtres constituent un des points faibles de l’isolation de la maison, que ce soit en isolation thermique ou en isolation acoustique. Il est plus que nécessaire de traiter ces sources de faible étanchéité. Il ne faut pas cependant oublier que s’isoler correctement du bruit ne veut pas dire ne pas permettre à l’air intérieur de se renouveler de façon permanente. Quand ces 3 principes de base coïncident, on peut s’attendre à une isolation phonique optimale.

L’indice d’affaiblissement acoustique

Pour évaluer la qualité de l’isolation, on se base sur l’indice d’affaiblissement acoustique. Cette grandeur détermine la performance de l’isolation phonique. Noté Rw, et exprimé en décibel (dB) l’indice caractérise la qualité acoustique d’un élément de construction. Ainsi, si un bruit émis est de 100 dB, grâce à l’isolation, il se perçoit à l’oreille à 40 dB pour résulter d’un indice d’affaiblissement Rw équivalant à 60 dB. Dans la pratique, les solutions en matière d’isolation phonique d’un logement sont multiples. Se référer à l’avis d’un professionnel est la meilleure attitude à prendre pour trouver la solution adaptée à ses préférences et à son budget.

L’isolation phonique des fenêtres

Pour pouvoir la faire, les menuiseries doivent être encore en bon état. Par ailleurs, le vitrage des fenêtres est aussi déterminant et le choix dans le domaine est immense : le triple vitrage, le vitrage à isolation renforcée (VIR), le double vitrage (4-16-4) et le double vitrage asymétrique (type 10-6-4). Pour plus de précision, le premier et le dernier chiffre correspondent à l’épaisseur en millimètre de la vitre. Par contre, le chiffre du milieu est l’épaisseur contenant du gaz comme l’argon. Il est bon de noter que le simple vitrage n’est plus vendu et on n’en trouve que dans les habitations anciennes.

L’insonorisation des sols et plafonds d’une maison

À propos de l’isolation acoustique, la méthode la plus simple est le recours à un revêtement isolant telle qu’une moquette épaisse, un parquet flottant ou l’utilisation d’une sous couche supplémentaire. On peut aussi envisager la création de faux plafond suspendu en y ajoutant un isolant phonique. Une autre alternative consiste également à créer une dalle flottante. Elle se compose d’un isolant recouvert de dalle en béton armé, dissocié des murs. Même si cette technique est assez lourde à aménager, ses résultats ultra- performants garantissent une isolation optimale.

L’isolation acoustique des murs

L’isolation acoustique peut aussi se faire en contre cloison, en cachant l’isolant derrière une plaque de plâtre, en cloison de briques ou en béton cellulaire. Sur le sujet, il existe des solutions associant un isolant et une ossature métallique pour avoir une isolation renforcée grâce à une lame d’air entre les profilés et la paroi existante. Les panneaux sandwich, c’est-à-dire contenant plusieurs couches de matériaux, viennent s’adosser à la cloison. Ils doivent posséder une épaisseur de 4 à 10 cm en moyenne. Les matériaux indiqués sont, entre autres, la laine de verre, la laine de roche, la laine de chanvre, l’ouate de cellulose, la mousse composite polyuréthane.

L’isolation selon le type de bruit

Pour lutter efficacement contre les bruits aériens extérieurs comme ceux occasionnés par le trafic aérien ou routier, on peut opter pour des mesures d’isolation de façade et des ouvertures (fenêtres et portes). Si on vit dans un environnement peu ou moyennement bruyant, on peut choisir un isolant de façade courant. Si l’exposition aux bruits extérieurs persiste, le choix doit se porter sur des isolants de façade plus performants. Dans le cas où son logement se situe à proximité d’un environnement anormalement bruyant, on n’aura d’autre choix que d’opter pour un isolant de façade extrêmement performant. Un professionnel est à même de donner des avis pertinents dans ce sens.

Les aides pour l’insonorisation d’une maison

Les travaux pour l’amélioration de l’habitat dans le domaine phonique font bénéficier de diverses aides, étant donné qu’elle va en général de pair avec ceux de l’isolation thermique. On peut citer entre autres le Crédit d’Impôt pour Dépenses en faveur du Développement Durable ou CIDD. Ainsi, pour chaque type de travaux, un montant de crédit d’impôt se délivre en fonction d’un barème bien précis et selon les cas entre 15 % et 25 %. On peut aussi bénéficier de la TVA à 5,5 %, à condition que les travaux soient éligibles au Crédit d’Impôt pour Dépenses en faveur du Développement Durable. Le logement concerné doit avoir plus de deux ans lors de la date de réalisation des travaux.

La TVA à taux réduit s’applique sur la pose, l’installation, l’entretien des matériaux et équipements éligibles au CIDD. On peut également passer par l’éco-PTZ (l’éco-prêt à taux zéro). En confiant ses travaux à des entreprises RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), on peut avoir des prêts plafonnés de 25 000 € à 50 000 € pour un couple avec deux enfants. Une prime de rénovation énergétique d’un montant de 1350 € est accessible sous les mêmes conditions fiscales.

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