Laine de mouton et plume de canard, les isolants d’origine animale

Contrairement aux isolants en laine végétale, les laines animales n’existent qu’en peu de variétés. Par souci de fabrication et de rationalisation économique, la production de laine animale est très restreinte. À tel point que seulement deux types coexistent sur le marché : la laine de mouton et la plume de canard.

Conception des isolants en laines animales

Pour fabriquer un isolant en laine animale, bon nombre de transformations sont indispensables, des traitements antimites ou anti-moisissures sont par exemple nécessaires avant la commercialisation.

Pour la laine de mouton, deux procédés sont envisageables : l’une, par aiguilletage, consiste à enchevêtrer les fibres grâce à une série d’aiguilles ; l’autre, par thermoliaison, consiste à ajouter des fibres de polyester ou de polypropylène. On porte l’ensemble à haute température afin d’optimiser la stabilité de l’isolant. De ces deux techniques, l’aiguilletage est celui qui permet d’obtenir le matériau le plus dense et sûrement le plus coûteux.

Pour la plume de canard, une seule technique est envisageable. Il faut noter que seules les grandes plumes entrent dans le processus de transformation, les petites plumes et les duvets se destinent généralement pour remplir les literies. Pour produire l’isolant, on utilise aussi des fibres de polyester, mais avec des laines de mouton à faible proportion (10 à 20 %) afin de rendre le matériau plus élastique.

Les laines animales en isolation thermique et acoustique

La plume de canard et la laine de mouton ont des performances d’isolation comparables. L’un et l’autre procurent d’excellentes isolations aussi bien thermiques qu’acoustiques : conductivité thermique de 0,035 à 0,042 W/m.K pour la plume de canard et 0,039 à 0,042W/m.K pour la laine de mouton.

Quant à leur résistance au feu, la laine de mouton est difficilement inflammable alors que la plume de canard prend feu facilement. Aussi, ces matériaux se tassent facilement, leur pose, surtout sur des parois verticales, doit être réalisée correctement.

La laine est capable d’absorber une quantité d’eau équivalente à 30 % et même 70 % de son propre poids, ce qui réduit significativement les phénomènes de condensation. Ainsi, évitez-la dans les salles d’eau ou les parois extérieures à cause de sa sensibilité à l’humidité.

Conditionnement et mode d’utilisation des laines animales

Le conditionnement de la laine de mouton se fait sous forme de rouleaux, de feutres ou en vrac. Les feutres sont employés essentiellement pour l’isolation acoustique des planchers tandis que le vrac est utilisé pour remplir les combles perdus ou les vides sanitaires. Les rouleaux de laines, quant à eux, s’utilisent pour diverses fins : isolation des combles, des toitures, des parois verticales, etc.

La plume de canard est disponible sous forme de panneaux ou de rouleaux. Elle convient pour l’isolation des combles et s’adapte parfaitement pour les ossatures en bois : parquet flottant, plafond, etc. Cependant, il faut éviter à tout prix d’en recouvrir les conduits de cheminées étant donné que les plumes sont très sensibles au feu.

Laines animales : bons à savoir

Il convient de noter que malgré une origine qualitative, la laine de mouton et plume de canard qui sont donc des laines animales proviennent de natures variables. D’où l’impossibilité de garantir leur conductivité thermique. En effet, celle-ci va aussi varier, d’une laine de mouton ou plume de canard à l’autre, à plus ou moins 10 %. Bien sûr, les exceptions qui confirment la règle sont les produits certifiés Acermi ou sous Avis Technique. Dans ce cas ces produits isolants sont standardisés et reprennent les caractéristiques, méthodes d’essais etc… des normes européennes des autres familles de produits isolants.

Par ailleurs, le liant à utiliser pour la laine de mouton sera à 15 % composé de fibre polyester sans quoi la tenue du matelas ne sera pas assurée.

Les isolants en laines animales comme la laine de mouton ou la plume de canard doivent également faire l’objet de traitements antifongiques, insecticides et ignifugeant. C’est indispensable pour éviter des dégradations provoqués par des insectes ou divers problèmes fongiques. De même, comme ces isolants sont généralement hydrophiles, un traitement visant à limiter voire supprimer l’absorption de l’humidité de l’air s’avère aussi incontournable. Ce caractéristique particulier est d’ailleurs à l’origine de leur évitement pour une utilisation sur des murs, parois ou planchers à forte hygrométrie. Lors de la pose des isolants en laines animales, il faut impérativement s’en tenir aux prescriptions techniques indiquées en ce sens dans les Avis Techniques. Ceci vous évitera la putréfaction de votre structure.

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