Isolation acoustique d’une fenêtre

L’isolation acoustique de la fenêtre contribue d’une façon conséquente au confort sonore d’un bâti. Dans un bâtiment, les nuisances sonores affectent le confort. Que la construction se trouve en milieu urbain ou en milieu rural, ses occupants sont confrontés à ce problème. En milieu urbain, la proximité d’une voie à grande circulation génère un niveau sonore conséquent du fait des passages de véhicules motorisés. En zone rurale, au voisinage d’une voie ferrée ou à l’intérieur du couloir d’atterrissage/décollage d’un aéroport, le même problème existe aussi. On admet pour un environnement confortable un niveau sonore proche de 35 dB le jour. Ce niveau sera de l’ordre de 30 dB la nuit. Et ce, même si la perception du bruit dépend de la sensibilité de chacun. L’isolation phonique est régie par la norme DIN 4109.

Pour les occupants, il est difficile d’agir sur les sources du bruit. Mais on peut réduire fortement le niveau des bruits à l’intérieur des bâtiments augmentant ainsi la qualité de l’habitat. Il est à noter que les voies par lesquelles le bruit passe dans un bâtiment sont appelées ponts acoustiques. Parmi ces voies, on peut citer les ouvertures constituées par les portes et les fenêtres. En particulier, les fenêtres constituent un des maillons faibles pour l’isolation phonique des bâtiments. Tous les types d’ouvertures de la classe des fenêtres (imposte, lucarne) peuvent être isolés phoniquement. En gros, une fenêtre est constituée par un châssis, un vitrage et les jointures et l’encadrement, c’est-à-dire, le dispositif qui la maintient aux murs.

Isolation acoustique de la fenêtre : le vitrage

Il existe plusieurs types de vitrage, à savoir, simple vitrage, survitrage, double vitrage, vitrage thermique, vitrage thermique renforcé, vitrage phonique. Leurs performances vis-à-vis de l’isolation sont différentes. On peut penser que pour atténuer le bruit, il suffit d’augmenter l’épaisseur du vitrage. En effet, l’épaisseur joue un grand rôle dans la transmission du son, mais il existe une épaisseur critique correspondant à la fréquence de résonance du verre à partir de laquelle le bruit peut passer sans atténuation. Par ailleurs, l’épaisseur du vitrage tout en affaiblissant le bruit, ne fait que déplacer les pointes sonores vers des fréquences plus basses.

En outre, il est établi que pour avoir une bonne isolation phonique des fenêtres, la technique du double vitrage est la meilleure. Cette technique comprend l’utilisation de deux vitres séparées par un espace rempli d’air qui constitue alors un isolant acoustique. Pour plus d’efficacité, le double vitrage asymétrique est recommandé, car il permet d’atténuer la pointe de résonance. Un double vitrage est caractérisé par deux paramètres, dont l’épaisseur de chaque vitre et l’espace entre ces deux vitres. L’indication d’un double vitrage est de la forme « n1/e/n2 ». À titre d’exemple dans ce sens, un vitrage de type 10/6/4 est composé d’une vitre de 10 mm, une autre de 4 mm entre lesquelles on a un espace vide de 6 mm. Il est possible d’ajouter un feuilletage acoustique pour de meilleures performances.

Isolation acoustique de la fenêtre : le vitrage et les normes

Le label Acotherm et la certification CEKAL AR donnent des indications sur la capacité du vitrage à réduire le bruit.

Suivant la norme DIN 4109, les vitrages sont répartis en classe suivant la réduction de bruit qu’ils peuvent donner. Le tableau suivant résume la classe d’isolation phonique et la réduction de bruit possible, selon les caractéristiques du vitrage.

L’isolation des autres composants des fenêtres

À titre indicatif, le prix HT d’un vitrage isolant est compris entre 90 euros et 268 euros.

En dehors des différentes techniques disponibles pour l’isolation acoustique de la fenêtre, on ne doit pas non plus négliger l’isolation du châssis. Sans cela, tous les efforts risquent d’être vains. Pour lutter contre le bruit, plus le matériau avec lequel il est fait est lourd, plus sa performance est grande. De même, l’étanchéité des jointures et de l’encadrement (le dormant) entre aussi dans l’isolation phonique des fenêtres. Il faut donc veiller sur la mise en place de bandes d’étanchéité de bonne qualité lors de la pose des fenêtres.

Isolation acoustique de la fenêtre : les subventions accessibles

Vu l’importance de l’isolation phonique dans la recherche du confort pour l’habitat, de nombreuses villes offrent aux habitants des subventions pour l’isolation phonique de leurs fenêtres. Toutefois, ces subventions ne se délivrent que pour certaines pièces des habitations. On peut citer en l’occurrence la chambre d’enfant, la salle de séjour, la chambre à coucher. La classe d’isolation phonique 4 est imposée et la subvention est de l’ordre de 75 %.

L’isolation phonique des fenêtres est à réaliser dès la construction de l’édifice ou lors d’une rénovation ultérieure. Dans ce dernier cas, avant d’effectuer les travaux d’isolation, il faut déterminer le niveau de bruit dans la pièce où se trouve(nt) la ou les fenêtres avec l’aide d’un technicien de l’acoustique. Il convient également de définir le degré de confort que l’on désire. De ce dernier va se déduire la classe d’isolation phonique correspondante.

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