Souvent oubliées, l’isolation phonique des fenêtres constituent souvent le maillon faible d’un système d’isolation phonique. Or, la moindre faille dans ce système est une « porte » ouverte aux nuisances sonores. Pourtant, les solutions ne manquent pas pour isoler acoustiquement une fenêtre.
Pourquoi recourir à l’isolation phonique des fenêtres
ll faut d’abord rappeler les avantages d’une isolation phonique, non seulement des fenêtres, mais de la maison en général.
Confort acoustique
Le bruit est reconnu comme une nuisance pouvant entraîner des problèmes de santé. Une exposition prolongée à un bruit, même de faible intensité, peut en effet causer stress, manque de sommeil ou encore troubles cardio-vasculaires. Contre ces vacarmes en tout genre, l’insonorisation est l’unique solution. Le constat est sans appel et l’isolation phonique est depuis 2017 obligatoire dans les zones les plus bruyantes.
Confort thermique
En plus d’un gain de confort sur le plan acoustique, l’isolation phonique améliore également le confort thermique dans un logement. En effet, les isolants phoniques font également d’excellents isolants thermiques. Après traitement contre les bruits, le chauffage n’aura plus à fonctionner en permanence pour garder une température agréable dans toutes les pièces de la maison en hiver. De plus, l’isolation préservera la fraîcheur de l’intérieur des chaleurs externes durant les mois d’été.
Économies
Le dernier grand avantage de l’isolation phonique est l’aspect financier. La baisse de la facture de chauffage rentabilise dans le temps l’investissement d’autant que la multitude d’aides et subventions liées à l’amélioration énergétique allège considérablement le poids financier initial des travaux.
Prérequis pour une isolation phonique des fenêtres
Pour garantir la réussite d’une isolation phonique des fenêtres, certaines conditions doivent être réunies :
- La pose doit être réalisée dans le plus grand soin afin d’assurer l’étanchéité entre le dormant de la fenêtre et le mur.
- Le profil acoustique de l’environnement dans lequel se trouve le logement doit dicter le niveau d’affaiblissement des nuisances sonores assuré par l’isolation. Cet affaiblissement sonore est exprimé en décibel (dB) et suit un classement établi par le label ACOTHERM. Important pour réaliser l’isolation phonique des fenêtres, ce classement comprend 4 niveaux allant de 28 dB (pour les zones les plus calmes) à 48 dB (pour les zones les plus bruyantes).
- Le choix du modèle de fenêtre doit tenir compte des entrées d’air. Celles-ci renouvellent l’air à l’intérieur des pièces. L’intégration de ces entrées d’air doit être faite de sorte à ne pas entraver le rôle des isolants phoniques.
- Étant donné que le vitrage accapare les 3/4 de la surface d’une fenêtre, son choix est tout aussi primordial que celui de la menuiserie. Le choix du vitrage a donc une très forte incidence sur la performance acoustique de l’isolation de la fenêtre.
Les solutions d’isolation phonique des fenêtres
Il existe aujourd’hui deux grandes solutions pour isoler une fenêtre : le double vitrage asymétrique et le verre feuilleté.
Vitrage asymétrique
Le double vitrage vient tout de suite en tête quand il s’agit d’isolation phonique des fenêtres. Pour une isolation thermique, le vitrage classique était de type « 4 – 16 – 4 » (en mm, les épaisseurs du verre externe, d’une lame d’air et du verre interne). Quoique performante thermiquement, cette configuration symétrique n’isole que marginalement du bruit.
On opte donc de plus en plus souvent pour des vitrages de type « 10 – 10 – 4 ». Ceux-ci diminuent de moitié les nuisances perçues à l’intérieur. Pourtant, cette amélioration sur le plan acoustique se fait au détriment de la performance thermique (-20 %).
Pour se conformer aux réglementations de plus en plus contraignantes sur l’isolation thermique, les vitrages ayant une couche d’air épaisse de 16 mm associée à des verres à l’épaisseur supérieure à 4 mm sont apparus. Le principal inconvénient de ces nouveaux vitrages est leur poids et leur trop grande épaisseur.
Verre feuilleté avec intercalaire
Le verre feuilleté représente le meilleur compromis entre performance thermique et isolation phonique des fenêtres. Ce type de vitrage remplace les verres trop épais par des verres dits « feuilletés ». Ceux-ci intègrent un film en Polyvinyle de Butyral (PVB) qui joue le rôle isolant de la lame d’air dans le double vitrage classique. Le verre feuilleté offre un niveau d’affaiblissement des bruits de 3 dB, soit une réduction de moitié des bruits perçus. Le verre feuilleté permet ainsi de bénéficier d’une isolation phonique optimale sans avoir recours à des vitrages trop lourds. Et en même temps, il respecte les normes d’isolation thermique. Cette solution offre également une sécurité accrue contre les effractions et les accidents.
L’isolation phonique des fenêtres est ainsi un aspect important à prendre en compte dans la construction ou la rénovation d’un logement. Si avant il fallait faire un choix entre le confort thermique et le confort acoustique, ce dilemme n’existe plus aujourd’hui grâce aux avancées technologiques.